Kimi wa my Beautiful... Hangover [PV Hai Ji ♥]

Inconsciemment, la première pensée qu’elle eu en débarquant sur le sol nippon sept jours auparavant, avait été pour lui. À la seconde même où elle avait posé le pied sur le bitume de l’aéroport de Tokyo, elle s’était demandé ce qu’il pouvait bien faire à cet instant précis. Comment était-il habillé ? Avec qui était-il ? À quoi pensait-il ? À qui ? Elle s’était toujours refusé à l’admettre, parce que si les choses étaient ainsi depuis, c’était de sa faute et entièrement de sa faute. Mais… quelque part, il lui manquait, oui. Son sourire lui manquait. Sa joie lui manquait. La couleur qu’il avait mis dans sa vie lui manquait. Elle en aurait pleuré. Mais c’était elle qui avait mis fin à tout ça. Alors elle ne pouvait pas avoir de regrets. Non, elle n’en avait pas le droit… Et pourtant...

Et pourtant…

À présent cela faisait une semaine. Une semaine qu’elle était ici, à Tokyo. Une semaine qu’elle avait tout quitté, sa vie, ses proches. Une semaine qu’elle se sentait seule, et paumée dans un pays qu’elle ne connaissait pas. Une semaine qu’elle se demandait ce qu’il avait bien pu devenir. Une semaine qu’elle se demandait s’il se souvenait encore d’elle. Une semaine qu’elle hésitait à le contacter, à lui envoyer un message. Une semaine qu’elle se prenait la tête… Pour qui ? Pour quoi … après tout, que restait-il d’eux ?

À plusieurs reprises pourtant, elle lui avait tapé un court texto.

« Hey Yongie, c’est Hai Ji tu te souviens ? Je suis à Tokyo là, je me disais qu’on pourrait peut être se voir … »
« Salut Ji Yong, c’est moi, HJ… J’ignore si tu as envie de me voir… Enfin je voulais juste te dire que j’ai débarqué à Tokyo… »
« Je sais que j’aurai peut être dû te donner des nouvelles, mais … enfin bref, je suis à Tokyo maintenant… HJ »
« Yongie, tu me manques. HJ »

Mais à chaque fois le même doute. La même hésitation s’immisçait en elle. Et quand il s’agissait d’appuyer sur la touche « envoyer » de son téléphone, elle secouait la tête, se résignait, et effaçait finalement l’intégralité de son message. Et depuis une semaine elle était ainsi partagée. Entre son envie de le revoir, l’excitation de pouvoir à nouveau se blottir entre ses bras. Et la peur. La peur de croiser son regard, de sentir à nouveau la chaleur de son corps contre le sien. La peur de ressentir quelque chose. La peur de sa réaction. Et les choses trainaient, et les choses trainaient…

Quelle fille compliquée elle faisait, parfois…

(…)

Ce matin là quand elle se réveilla, elle se sentait épuisée. Elle avait mis longtemps avant de s’endormir la veille, ses pensées n’avaient pas arrêté de se bousculer dans sa tête, et le souvenir de Yongie n’avait pas arrangé les choses. Les yeux encore à moitié fermés, elle tendit le bras pour s’emparer de son portable, posé sur sa table de chevet, et roula sur le ventre en baillant. Elle relut rapidement le énième message qu’elle lui avait écrit, et enregistré dans ses brouillons, à défaut de l’envoyer.

« Yongie, c’est Hai Ji … J’ai emménagé à Tokyo depuis quelques jours, à Harajuku… Je me disais que, … je sais pas, enfin je voulais te le dire. »

Message sur lequel elle précisa la rue, et le numéro de son petit studio. Sans vraiment savoir pourquoi, finalement. Peut être qu’au fond elle espérait le voir apparaître derrière sa porte, mais c’était peut probable. Entre le groupe, les interviews, tout ça, il devait être bien occupé. Et puis de toute façon, qu’est-ce qui lui disait qu’il avait encore envie de la revoir… Enfin… Elle fixa l’écran de son mobile. Hésita. Un long moment. Puis appuya finalement sur la petite touche verte. Voilà, c’était fait.

C’était fait…

Comme elle ne travaillait pas aujourd’hui, elle préféra trainer au lit. Elle n’avait ni le goût, ni la force de sortir par ce temps. Aussi une fois son message envoyé, elle se ré enroula bien chaudement dans sa couette, et resta allongée, les yeux ouverts, à regarder la pluie tomber derrière sa fenêtre. Elle était sur le point de se rendormir, lorsque le bruit de la sonnette la fit sursauter. Brusquement elle se redressa sur son lit, envoya valser la couette et se demanda qui pouvait bien lui rendre visite à cette heure ci. Elle regarda alors son portable resté posé sur sa table de chevet. Puis la porte. Son portable… Est-ce que par hasard … ? Non, bien sur. C’était impossible, comment serait-il entré ? Mais alors qui ? Le voisin peut être ? Sans plus attendre elle se leva. Elle n’était même pas habillée, juste en shorty et débardeur noir à fines bretelles, sa tenue pour dormir. Elle s’en fichait, de toute façon si c’était le voisin, il avait l’habitude. Ce n’était pas la première fois qu’il venait sonner à sa porte et qu’elle venait lui ouvrir au saut du lit. Alors il ne serait pas choqué.

Trébuchant un peu, elle arriva à la porte et l’ouvrit enfin…
… Et le visage qu’elle trouva en face d’elle provoqua comme un électrochoc. Une main sur sa bouche, elle resta plusieurs secondes plantée là, silencieuse et immobile. Ne sachant pas quoi dire. Ne sachant pas comment réagir. Lui sauter au cou ? Le serrer dans ses bras ? Le faire entrer, tout simplement ? Trop de choses se mélangeaient dans sa tête, son cerveau bouillait. Et lui attendait là, complètement trempé. Et elle, continuait de le fixer, des perles aux bords de ses prunelles bleus nuits, muette, le cœur battant. À la fois heureuse. À la fois gênée.

Et puis finalement, elle se jeta sur lui, ignorant royalement qu’il soit complètement trempé. Ignorant royalement qu’elle était entrain de se geler, ainsi peu vêtu contre son corps tout froid. Ignorant qu’elle tremblait comme une feuille. Sa présence suffisait déjà à la réchauffer. Elle resta ainsi, ses maigres bras l’enlaçant, le visage enfouit dans son cou, à simplement profiter de l’instant.

- Excuse moi … Je n’avais personne à contacter ici … à part toi … Lui murmura-t-elle au creux de l’oreille.

Après quoi elle s’écarta pour le laisser respirer, et le fit entrer.
Réalisant encore mal ce qui était en train de se passer.
Réalisant encore mal … qu’il était là, bien là, à ses côtés.

Le cœur et le cerveau en ébullition, elle ne savait plus quoi faire, ne savait plus quoi dire.
Comment c’était censé se passer, ce genre de retrouvailles ?

Elle le regarda à nouveau, mais détourna bien vite ses yeux, embarrassée par le silence qui s’installait. C’était bizarre, et agréable à la fois. Brutal aussi. Elle s’était si peu préparé à le revoir. Ça avait été si rapide… Qu’elle se retrouvait… un peu prise au dépourvu, en fait...

- Je … Je vais aller te chercher une serviette. Tu dois être mort de froid…

Ou comment fuir ses propres sentiments. Toujours et encore.
Sans un mot de plus elle le contourna, et partit en direction de la salle de bain. Repoussant ainsi de quelques secondes leur affrontement. Et après ?
Et après ...

Le cœur complètement affolé, elle resta là plusieurs minutes, immobile devant le miroir, sa serviette entre les mains, à fixer d’un regard vide l’image de son pâle reflet. Elle ne s’était tellement pas attendu à le revoir… pas de manière aussi rapide, pas de façon aussi brusque… ça avait été si soudain… Mais il s’était trouvé là, devant elle… Toujours aussi beau, toujours aussi merveilleux… Elle en avait eu le souffle coupé, et une seconde avait suffit à la replonger dans le flot des souvenirs de ces quelques mois passés en sa compagnie. Son apparition avait eu sur elle le même effet qu’un électrochoc, et elle avait beau essayer de réfléchir à ce qu’elle pourrait bien lui dire, son cerveau avait cessé de fonctionner à la seconde où son regard avait croisé celui de Ji Yong… C’était comme ça… Elle avait beau lutter, chaque fois, elle finissait par perdre le contrôle…

Et la peur qu’elle avait ressentit quelques mois plus tôt fit de nouveau surface... Et ça la hantait… Elle se sentait perdue, effrayée… Perdue dans ses sentiments, effrayée à l’idée de pouvoir à nouveau s’attacher à quelqu’un , de ressentir quelque chose de fort pour lui… Elle se l’était tant de fois interdit, et lui, il avait débarqué d’un coup, comme ça, dans sa vie et avait réduit sa volonté en éclat. Peut être aurait-elle dû le repousser, dès le début. Peut être était-il encore temps qu’elle le fasse… Si toutefois elle en avait la force…

Appuyée sur le pas de la porte, elle soupira, lassée d’être aussi compliquée, et observa de loin celui qu’elle aurait aimé considérer comme son prince. Finalement, il n’avait pas vraiment changé depuis tout ce temps. À par la coupe de cheveux, la couleur… G-D restait G-D, quoi qu’il fasse… Il avait toujours la même allure, toujours la même classe, toujours cette même présence qu’on ne pouvait ignorer.. Toujours ce même charme, cette même beauté, oh grand dieu oui qu’il était beau… Beau au point de pouvoir chauffer d’un seul sourire une sale entière remplit de filles. Beau au point de rendre folles des milliers de fans... C’est qu’avec tout ce succès, et toutes ces groupies lui tournant autour, il avait dû en avoir des histoires… non ? Finalement, elle devait se rendre à l’évidence, elle n’avait été que l’une d’elle… Une parmi tant d’autre…

Bizarrement à cette pensée, son cœur se serra et un goût d’amer regret lui piqua la bouche. Pourquoi ? Ils n’avaient jamais vraiment été ensemble après tout. Et après ce qu’elle avait fait, s’enfuir comme une sauvage sans donner de nouvelles, elle n’était sûrement pas en mesure de lui faire la leçon ou de lui en vouloir… Malgré tout, ça lui faisait mal au cœur… Elle n’y avait jamais prêté attention avant, mais à présent elle se rendait compte à quel point savoir qu'il pourrait être avec quelqu'un d'autre lui faisait mal. Ce n’était pas de la jalousie, non, … mais ce bien être qu’elle éprouvait à ses côtés… elle aurait voulu qu’il n’y est que elle qui puisse y goûter. Elle et juste elle… bien qu’elle ne le lui ait jamais dis…

Elle revint dans la pièce principale quelques minutes plus tard. Il n’avait pas bougé, et elle s’approcha lentement de lui. Puis avec une douceur infinie, elle se mis à lui essuyer le visage, à essorer ses mèches dégoulinantes. Silencieuse. Prenant bien soin à ne pas croiser son regard. Qui sait ce qu’elle aurait été capable de faire alors, dans un élan incontrôlé… Et elle continua ainsi, passant le tissus éponge sur sa nuque, sur le creux de son cou, ramassant chaque perles de pluie venue rouler sur son corps tiède. Résistant à l’envie de poser la main sur sa joue, de noyer ses yeux dans les siens et de lui dire :

« Tu me perturbes Youngie… Tu m’as toujours perturbé… ton sourire me perturbe, ta joie me perturbe… l’effet que tu provoques dans mon cœur me perturbe… avec toi j’ai l’impression que tout est simple, tout est merveilleux, léger et … ça me terrifie… ça me terrifie à un point, t’imagines même pas… C’était un peu comme un rêve tu vois… Mais les rêves ne sont pas réels, ils ne peuvent exister. Alors que ce serait-il passé au moment où je me serai réveillée, hein ? J’ai préféré ne pas le savoir… Je te demande pardon. Pardon de t’avoir fait du mal… pardon d’avoir disparu comme ça, du jour au lendemain… Tu dois me prendre pour une fille bizarre hein… mais tu commençais à prendre de l’importance, à te faire une place dans ma vie… et j’étais morte de trouille à l’idée de m’attacher à toi, alors qu’au final, c’était juste l’histoire d’un soir, ou deux, rien de plus… Et ça m’aurait détruit… ça m’aurait détruit de t’aimer comme ça m’a déjà détruit dans le passé… En fait je sais pas pourquoi je t’ai contacté… C’est vrai, c’est de l’histoire ancienne finalement… Et je suis pas sure que te voir soit une bonne idée… T’es là depuis cinq minutes à peine que je suis déjà complètement perdue… Comme toujours… Je me sens paumée quand t’es là, paumée dans mes sentiments, paumée dans mon attitude envers toi… T’es un mec bien Youngie, t’es extraordinaire, t’es beau, t’as un talent dingue, les filles sont folles de toi… et moi… et moi je suis fade, effacée… et je détruis tout ce que je touche… »

Le discours avait tout à coup défilé dans sa tête, à toute vitesse. Les mots lui brûlaient les lèvres, elle mourrait d’envie de les lui dire, de lui faire comprendre… et pourtant aucun son ne parvint à sortir de sa bouche… Au lieu de ça, elle se contenta de le regarder un bref instant, et finit par briser le silence, pour ne sortir qu’un lot de banalités… Qui, une nouvelle fois, repoussaient le moment où ils devraient s’expliquer.

- Tu vas attraper la mort… Par ma faute en plus… tu devrais retirer tes vêtements, je vais les faire sécher… Prends ma couette, je peux te préparer quelque chose de chaud aussi… Je vais aller faire chauffer de l’eau…

Et sur ce nouveau prétexte, elle lui laissa la serviette entre les mains, effleurant accidentellement au passage, ses doigts des siens, puis s’apprêta une nouvelle fois à s’éloigner de lui, direction la cuisine…