Wonderland [terminé]

▌ Perspicace . Critique . Exigeante . Posée . Ponctuelle . Agréable . Charmante . Rancunière . Cynique . Mordante . Fière . Constante . Tenace . Réfléchie . Eloquente . Précise . Sociable . Joueuse . Ambitieuse . Egoïste . Possessive .

Adorable. Jung Ahn est tout simplement adorable ... Avec son sourire franc et ses bonnes manières, elle inspire la joie de vivre. Quelqu'un de nature, bien sous tout rapport. Rien à redire, elle est charmante. Et elle a un talent certain pour vous attirer à la galerie d’Art, son éloquence et sa passion prêchant en sa faveur. Cependant, Jung Ahn est également une bonne comédienne… Cette fraîcheur et cette spontanéité ne cacherait-il pas une armure derrière laquelle se dissimule une autre facette ?

Car une réputation reste une réputation. Jung Ahn a beau être très agréable en compagnie, tentant d'avoir le meilleur contact possible avec les gens, elle est bien plus cynique qu'il n'y paraît. Elle aime le piment, la petite étincelle qui rend le quotidien plus palpitant. La jeune femme est clairement quelqu'un de déterminé qui répugnera à attendre que tout se fasse mais ... Son léger penchant pour le stoïcisme la pousse à ne s'émouvoir réellement que pour les évènements sur lesquels elle a une possible influence. Rien ne sert de se ronger les sangs au sujet d'un élément sur lequel on n'a et n'aura jamais prise. On n'exerce pas le moindre contrôle sur une fatalité telle qu'un accident. Mais il y a tellement d'autres raisons pour lesquelles se battre, même sur le long terme ...

Rien n'empêche d'être original, si on ne sombre pas dans l'excès. Voilà sans doute pourquoi Jung Ahn est une jeune femme posée et réfléchie. L'image qu'on renvoie aux autres est primordiale. Il faut savoir plaire, montrer à autrui ce qu'il désire voir et toujours se mettre en valeur. Tout comme elle joue de ses qualités pour bien passer auprès des gens. Précise, polie, ponctuelle, travaillant aisément en groupe, un nombre de traits de caractère qui plaide en sa faveur. On connaît en revanche moins son aspect rancunier que son côté physionomiste nourrit à l'occasion. On a également moins conscience de son orgueil et de son esprit de compétition. Si Jung Ahn est une artiste, elle ne peint pas principalement pour l'amour de la toile. Ni réellement pour s'abreuver des compliments. Non, elle aime refléter la beauté de la nature et offrir sa vision nouvelle sur le monde.

Et si - presque - tous les moyens sont bons pour atteindre un objectif, Jung Ahn reste malgré tout quelqu'un de fidèle et droit. Fidèle à ceux à qui elle a accordé sa confiance et droite quant à ses idées, évidemment. Elle est loin d'être une girouette mais n'ira pas non plus s'apitoyer du sort d'un pion sur l'échiquier du monde. Après tout, ce même quidam ne l'aurait pas fait pour elle, non ? Enfiler des masques et des costumes à longueur de journée n'empêche pas d'être quelqu'un de foncièrement constant et respectueux de ses principes. Ca n'en fait pas non plus d'elle quelqu'un d'altruiste et utopiste.

▌ Le bord de la lagune reflétait le couché du soleil comme de milliers de petits diamants qui brillaient à sa surface. J’assistais à ce spectacle, émerveillée par tant de beauté. Voilà plusieurs jours que j’essayais de capturer l’intensité de la scène sur ma toile, pinceau dans une main et palette dans l’autre, en vain. Je ne pouvais détacher mon regard des couleurs chaudes que dégageais la nuit tombante. Je savais pourtant que je n’avais que peu de temps, avant que la nuit noire prenne place. Mais devant ma visible incapacité à rendre justice à la nature, je comparais, dépitée, mon semblant de dessin à ce qui s’offrait sous mes yeux. Lamentable. A quoi bon être diplômée d’une des plus grandes universités d’Art du pays si au final, tout cela n’aura servi à rien ? Autant donné de la confiture aux cochons.

Si j’avais choisi cette voie, c’était pour figer à jamais les beautés qu’offrait ce monde. Il y avait bien la photographie, mais la peinture ne se contentait pas d’immortaliser les paysages, elle les sublimait, les rendait vivant, offrait une vision nouvelle. Et dire que je pensais avoir du « talent », mais il fallait me rendre à l’évidence. Depuis que j’étais à Tokyo, le seul poste que j’avais réussi à obtenir dans une galerie d’Art était celui de gestionnaire. A défaut de pouvoir exposer mes toiles, je choisissais les thèmes de différentes expositions, je rencontrais les artistes, choisissais leurs peintures, l’arrangement de la salle et tout ce qui s’en suivais. Mon job me plaisait, mais mon rêve était de vivre de mon art, évidement. Alors je me disais qu’un jour peut être, quand je serais une gestionnaire aguerrie et reconnue, un jour peut être on retrouvera mes œuvres quelque part.

En attendant, il n’était pas nécessaire que je continue à m’acharner contre ce pauvre couché de soleil. Je rangeais tout mon attirail et prenait la route du studio, pour déposer mes affaires et me changer avant de retrouver Namika au cinéma. Je ne l’attendais pas depuis longtemps lorsque mon regard se posa sur une des affiches de film, un peu dépassée mais toujours placardée sur le mur. « Comme cendrillon », ce film américain un peu guimauve et chiant à mourir mais que j’avais regardé car Cendrillon était mon dessin animé préféré, me rappelant ma propre histoire.

Le point commun entre mon histoire et celle cendrillon ? La belle-mère. Elle en avait une, et j’en avais écopé d’une aussi, à six ans. J’ai toujours trouvé que mon père et moi nous en sortions très bien, avant son arrivée. Certes, il avait forgé son éducation à base de dessins animés et de soirées pizza. Il n’était pas très doué, c’était vrai, mais je m’en fichais. C’était mon papa, qui me bordait tous les soirs, me lisait les contes des frères Grimm et faisait du mieux qu’il pouvait. Alors même si ce n’était pas le roi de la cuisine et du repassage, au moins il était présent et il m’aimait, c’était tout ce qui comptait. Je me sentais en sécurité à ses côté.

Alors pourquoi, mon Dieu pourquoi, avait-il décrété qu’il me fallait une maman ? Ah oui, j’aurais dû être heureuse pour lui. J’aurais dû me réjouir qu’il retrouve l’amour, lui qui m’avait tout sacrifiée après la mort de maman. Mais voilà, allez expliquer à une gamine de six ans, qui était le centre du monde de son père, que tout à coup elle allait devoir partager sa place de princesse avec une inconnue. Ouais on est d’accord, qui que ce soit elle n’avait aucune chance. Je ne pouvais raisonnablement pas m’en prendre à mon père, alors j’ai décidé de détester cette femme, qui pourtant faisait tout pour se montrer la plus gentille du monde.

Elle essayait de m’appâter, avec tous ses cadeaux, ses attentions, ses petits plats mijotés. Elle voulait tellement que je l’aime, que je l’accepte. Tu parles. Moi je n’avais qu’une seule envie, qu’elle dégage, et je lui ais mené la vie impossible avant de comprendre que ça ne mènerait nulle part. Finalement on a fini par trouver un terrain d’entente. On mène notre vie chacune de son côté, et papa reste notre point commun, celui à qui on veut tout le bonheur possible.

L’arrivée de Namika me rappela à la réalité, loin de tous ces souvenirs aussi pénibles ou heureux soient-ils. Une poignée de popcorn, un soda et une projection du tonnerre. Un nouveau monde pour une nouvelle vie.

Bienvenuuuuue =D

Bienvenue la miss.
Bonne chance pour finir ta fiche. ^^

Bienvenue ! =)

Voilà, tout est en ordre.
Validée miss ^^